Discussion sur l'évolution du métier de traducteur-interprète et sur la nécessité de s'adapter
Thread poster: Jean-Marie Le Ray
Jean-Marie Le Ray
Jean-Marie Le Ray  Identity Verified
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May 31, 2020

Bonjour,

Je suis intervenu il y a deux jours devant des étudiants en traduction-interprétation et j'ai rédigé un compte-rendu de cette intervention :
https://translation20.blogspot.com/2020/05/de-levolution-du-metier-de-traducteur.html
Comme vous le verrez, il y est beaucoup question de post-édition de la traduction automa
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Bonjour,

Je suis intervenu il y a deux jours devant des étudiants en traduction-interprétation et j'ai rédigé un compte-rendu de cette intervention :
https://translation20.blogspot.com/2020/05/de-levolution-du-metier-de-traducteur.html
Comme vous le verrez, il y est beaucoup question de post-édition de la traduction automatique (MTPE pour les intimes), mais pas que.
Je pense que ça peut répondre aussi en partie à cet autre fil :
http://proz.com/forum/french/344080-comment_bien_démarrer_sa_carrière_dans_la_traduction.html
mais je préfère ouvrir une nouvelle discussion pour celles et ceux que ça intéresserait.
Je suis ouvert à toutes vos remarques, critiques, suggestions, etc.
Bonne lecture,

Jean-Marie
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Chéli Rioboo
Aïtallah RIAHI
Laurent Mercky
 
Lorraine Dubuc
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En effet la somme des heures non rémunérées est de taille. May 31, 2020

Bonjour,

Votre exposé est très intéressant et souligne vraiment le noeud de la profession dans sa contemporanéité.

En plus de passer des heures non rémunérées à apprendre sans arrêt de nouveaux logiciels et fonctionnements de plateformes en ligne, nous voilà réduits à déplacer des balises, éliminer des espaces et finalement faire de l'esthétisme au lieu de traduire. Mais le pire c'est qu'en traduisant sur des portails, nous n'avons même plus accès à n
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Bonjour,

Votre exposé est très intéressant et souligne vraiment le noeud de la profession dans sa contemporanéité.

En plus de passer des heures non rémunérées à apprendre sans arrêt de nouveaux logiciels et fonctionnements de plateformes en ligne, nous voilà réduits à déplacer des balises, éliminer des espaces et finalement faire de l'esthétisme au lieu de traduire. Mais le pire c'est qu'en traduisant sur des portails, nous n'avons même plus accès à nos propres mémoires de traduction. C'est le portail qui se les approprie. Les recherches terminologiques du traducteur se font donc avaler, si je puis dire, par la plateforme du fournisseur de travail.

Et on ne parle pas des mots non payés parce qu'ils se répètent. Je trouve bien optimiste le pourcentage de 30% mentionné dans votre présentation. Je crois que notre profession a connu au moins 50% de réduction de rémunération.

Je me souviens quand j'étais à l'université, début 1980, sur le marché de la traduction il se gagnait des 25 sous le mot dans les domaines spécialisés. Quelques années plus tard, une fois mes études terminées, on s'arrachait les contrats de traduction à 6 sous le mot. Et cela bien avant l'avènement des logiciels et mémoires de traduction. On en était aux fiches terminologiques manuelles à l'époque. Alors oui, le portrait de la profession a beaucoup changé.

Pour ma part, j'ai toujours refusé les tarifs réducteurs pour la profession, et ce, dans le but précis de protéger notre merveilleux travail et surtout les traducteurs qui viendront après nous. Comme pour tout but à atteindre, je crois qu'il faut de la solidarité entre traducteurs pour défier les machines énormes qui ont avalé et avalent encore la beauté artisanale (pour reprendre votre expression) de notre profession.

Même en refusant de me plier aux exigences du marché, je travaille sans arrêt. Ça existe encore des gens qui ont du respect pour notre travail et apprécient que nous ne soyons pas des robots ou des fournisseurs de travail à bon marché. Suffit de les trouver.

Voilà, je ne considère pas le tournant du marché comme une fatalité. Je crois que tout dans la vie est question de choix. On peut souscrire au travail à tarif réduit ou se faire respecter comme des gens qui ont une formation universitaire.

Merci pour votre partage, qui est une vision réaliste de ce que devient notre profession.



[Modifié le 2020-05-31 15:36 GMT]

[Modifié le 2020-05-31 15:38 GMT]
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Jean-Marie Le Ray
Dina Stevanovic
Zeineb Nalouti
Stephanie Havet
Carla Guerreiro
 
Jean-Marie Le Ray
Jean-Marie Le Ray  Identity Verified
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Oubli May 31, 2020

Lorraine Dubuc wrote:

En plus de passer des heures non rémunérées à apprendre sans arrêt de nouveaux logiciels et fonctionnements de plateformes en ligne, nous voilà réduits à déplacer des balises, éliminer des espaces et finalement faire de l'esthétisme au lieu de traduire. Mais le pire c'est qu'en traduisant sur des portails, nous n'avons même plus accès à nos propres mémoires de traduction. C'est le portail qui se les approprie. Les recherches terminologiques du traducteur se font donc avaler, si je puis dire, par la plateforme du fournisseur de travail.

Et on ne parle pas des mots non payés parce qu'ils se répètent. Je trouve bien optimiste le pourcentage de 30% mentionné dans votre présentation. Je crois que notre profession a connu au moins 50% de réduction de rémunération.



Bonjour Lorraine,

J'ai en effet oublié de parler de cette "confiscation" de notre travail par la plateforme.
Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais intégrer cette partie de votre réponse à la question 3, car elle est importante.
Je me rappelle même d'une demande de travail, sur Proz je crois bien, où le donneur d'ordre spécifiait l'interdiction absolue pour le traducteur de sauvegarder son propre travail sur son PC.
Quant au choix de quantifier la baisse des tarifs à 30%, il est possible en effet qu'elle soit "optimiste" mais j'ai essayé d'établir une moyenne pas trop "décourageante", autant que faire se peut...

Jean-Marie


Carla Guerreiro
 
Lorraine Dubuc
Lorraine Dubuc  Identity Verified
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Vous avez mon accord absolu. May 31, 2020

Je crois qu'il est très important de donner l'heure juste aux jeunes qui s'orientent en traduction. Je suis mentor depuis dix ans, auprès des jeunes finissants devant se choisir une carrière et j'ai établi une sorte de questions-réponses en 12 points qui leur donne pas mal l'heure juste quant à ce que devient la profession. Nous leur devons la vérité. Je pourrai vous faire parvenir ce document s'il vous intéresse.

Cordialement,

Lorraine Dubuc


Christophe Delaunay
Carla Guerreiro
 
Jean-Marie Le Ray
Jean-Marie Le Ray  Identity Verified
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Oui May 31, 2020

Lorraine Dubuc wrote:

Je pourrai vous faire parvenir ce document s'il vous intéresse.



Lorraine, ça m'intéresse beaucoup en effet !
jmleray - at - translation2 - dot - com

J'ai mis mon billet à jour en y intégrant l'extrait de votre réponse.


[Modifié le 2020-05-31 19:03 GMT]


 
Lorraine Dubuc
Lorraine Dubuc  Identity Verified
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Je vous ai fait parvenir le document en question. Jun 1, 2020

Espérant qu'il puisse guider d'autres jeunes.

Cordialement

Lorraine Dubuc


Jean-Marie Le Ray
 
Inès Dopagne
Inès Dopagne
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Déclin du métier du traducteur Oct 13, 2020

Bonjour,
Je lis avec stupéfaction les messages qui font l'éloge de la traduction automatique. Je me demande si les auteurs de tels messages vivent de leur métier de traducteurs ou ont-ils peut-être une autre profession plus lucrative
La post-édition m'a été proposé à 0.001 euro/mot, à vos calculettes pour savoir combien de mots, combien d'heures, combien de jours faut-il travailler pour avoir un revenu décent.
Quel plaisir, quel enrichissement peut nous procurer la t
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Bonjour,
Je lis avec stupéfaction les messages qui font l'éloge de la traduction automatique. Je me demande si les auteurs de tels messages vivent de leur métier de traducteurs ou ont-ils peut-être une autre profession plus lucrative
La post-édition m'a été proposé à 0.001 euro/mot, à vos calculettes pour savoir combien de mots, combien d'heures, combien de jours faut-il travailler pour avoir un revenu décent.
Quel plaisir, quel enrichissement peut nous procurer la traduction faite par machine ??
Après l'arnaque aux traducteurs par le biais de TRADOS qui a l'origine était dédié aux traducteurs pour créer leur base terminologique pour les projets qui ont une similitude, est tombé entre les mains des agences peux scrupuleuses qui en ont fait un outil pour sous-payer les traducteurs avec des grilles tarifaires et facturer la totalité des mots au client final !!
Pensez-y avant de participer à la fin de notre métier qui ne tient qu'à un fil....
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Christel Zipfel
Carla Guerreiro
Veronica Montserrat
 
Catherine De Crignis
Catherine De Crignis  Identity Verified
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La réponse est non Oct 23, 2020

Inès Dopagne wrote:
Je lis avec stupéfaction les messages qui font l'éloge de la traduction automatique. Je me demande si les auteurs de tels messages vivent de leur métier de traducteurs ou ont-ils peut-être une autre profession plus lucrative


Bien sûr que non.
Ils fanfaronnent, tentent une diversification qui ne fait qu’amplifier leurs difficultés (*) et disparaissent de la circulation assez rapidement.
(*) Je me souviens d’une consœur qui avait écrit ici à juste titre que la traduction est un métier qui s’exerce à temps complet.

Et puis franchement, qui aurait « une autre profession plus lucrative » devrait être un peu maso pour arrondir ses fins de mois en faisant de la post-édition, vous ne trouvez pas ?

Bonne fin de semaine à vous,
Catherine


 
Veronica Montserrat
Veronica Montserrat
France
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Tout à fait d'accord Oct 23, 2020

Inès Dopagne wrote:

Bonjour,
Je lis avec stupéfaction les messages qui font l'éloge de la traduction automatique. Je me demande si les auteurs de tels messages vivent de leur métier de traducteurs ou ont-ils peut-être une autre profession plus lucrative
La post-édition m'a été proposé à 0.001 euro/mot, à vos calculettes pour savoir combien de mots, combien d'heures, combien de jours faut-il travailler pour avoir un revenu décent.
Quel plaisir, quel enrichissement peut nous procurer la traduction faite par machine ??
Après l'arnaque aux traducteurs par le biais de TRADOS qui a l'origine était dédié aux traducteurs pour créer leur base terminologique pour les projets qui ont une similitude, est tombé entre les mains des agences peux scrupuleuses qui en ont fait un outil pour sous-payer les traducteurs avec des grilles tarifaires et facturer la totalité des mots au client final !!
Pensez-y avant de participer à la fin de notre métier qui ne tient qu'à un fil....


Que de nos jours, un traducteur puisse difficilement passer à côté des outils de TAO est une chose, mais de là à défendre ou revendiquer l'utilisation de la TA m'étonne beaucoup.
Ce n'est intéressant ni d'un point de vue intellectuel ni d'un point de vue pécunier.
Encore une fois, la TA a été inventée pour augmenter la productivité. On essaie de la vendre comme un outil utile pour le traducteur, mais ça ne fait que le desservir au final.


Kay Denney
Carla Guerreiro
 
gayd (X)
gayd (X)
Nécessité fait loi Oct 23, 2020

Catherine De Crignis wrote:

Je me souviens d’une consœur qui avait écrit ici à juste titre que la traduction est un métier qui s’exerce à temps complet.


C'est sûr qu'à 0,001 euro par mot, il faut travailler à temps complet
Mais ne serait-ce pas plutôt 0,01 euro? Ceci dit, pour la paire francais>arabe, je ne suis guère étonné puisque vous êtes en concurrence avec des traducteurs qui sont quasiment tous installés au Maghreb et au Moyen Orient; la situation économique dramatique du Liban y est aussi probablement pour quelque chose

[Modifié le 2020-10-23 15:00 GMT]


 


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